Ce lieu, Chicoutimi, habité par les Autochtones depuis des millénaires, qu’un archéologue réputé, Claude Chapdelaine,  désigne comme un «véritable campement de base, et (dont) la variété des ressources nous incite à y voir aussi un lieu de commerce»; ce lieu, Chicoutimi, décrit pour la première fois par Donnacona, à l’automne 1535,  lorsqu’il informait Jacques Cartier que, «passés huit ou neuf jours, la rivière qu’on nomme Saguenay est peu profonde et (navigable) que par canot»; ce nom, Chicoutimi, écrit pour la première fois, en juin 1661, par le jésuite Claude Dablon qui le qualifie, comme Donnacona, de «lieu remarquable pour être le terme de la belle navigation et le commencement des portages»; ce lieu ne tardera pas  à devenir  la plaque tournante du Haut-Saguenay, notamment, à partir de 1676,  par la présence des jésuites. Les 2e et 3e Registres de Tadoussac nous apprennent qu’entre 1676 et 1760, plus de 500 baptêmes, 100 mariages et  165 sépultures ont été célébrés à Chicoutimi malgré l’absence de  missionnaires entre 1703 et 1721. Qui plus est, on doit au père Laure, qui résida à Chicoutimi de 1725 à 1737, un catéchisme, une grammaire et un dictionnaire en langue montagnaise pendant que la communauté métisse prenait son essor. L’histoire contemporaine de ce lieu était déjà en train de s’écrire.

 

Jacques Pelletier, auteur du livre «Le toponyme Chicoutimi, une histoire inachevée», Éditions Ichkotimi, 2016.

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