La porte d’entrée la plus importante du Saguenay-Lac-St-Jean est la route 175, soit le boulevard Talbot, qui prend fin en plein cœur de Chicoutimi. Tout passager provenant de Québec est frappé par le paysage qu’il découvre soudainement lorsqu’il quitte les hauteurs du parc des Laurentides : une grande vallée au-delà de laquelle se dessine les majestueux monts Valin quelque 40 km plus au nord. Le voyageur continue sa route; parcourt la plaine de Laterrière et arrive à l’intersection de la route régionale 170, soit, en pratique, à la limite sud du périmètre urbain de Chicoutimi. Il perçoit alors que la circulation augmente et qu’à quelques 660 mètres plus loin, à la jonction de l’autoroute 70, les bouchons de circulation sont plus denses. Du côté ouest s’alignent des édifices commerciaux et même une tour à bureau alors qu’à l’est se concentrent les services et les terminus des grands transporteurs routiers. Il continue sa route et, s’il arrive aux heures de passages du train, 1 km plus loin, il lui faudra être patient et en profiter pour admirer le mont Valin qui semble, en raison d’un jeu de perspective, plus grand que nature. Plus près de lui, des terrains vagues, de vieilles bicoques, un magasin en revêtement de tôle. Il peut percevoir à sa gauche, derrière un parc industriel qu’il faut d’ailleurs emprunter pour s’y rendre, un petit quartier coincé entre ce parc et la voie ferrée et à sa droite une quincaillerie et une industrie toutes deux en tôle, dans un environnement délabré ou la végétation fait dramatiquement défaut particulièrement lorsque l’on parle d’un boulevard qui, par définition, devrait être une large voie de communication urbaine plantée d’arbres. Rendu à l’intersection du boulevard Barrette, on constate que la végétation prend enfin vie mais l’ensemble perd tout son charme avec, à notre droite, une suite interminable et dégingandée de poteaux où une demi-douzaine de fils de toutes sortes se superposent. Les monts Valin nous apparaissent alors comme derrière une moustiquaire et les commerces comme à l’intérieur d’une cage à poules.

Je ne voudrais pas être mal interprété. Oui les entreprises qui sont là depuis des décennies, même bien avant que ce secteur ne se développe, ont le droit d’exister. Il en est ainsi pour certains petits bungalows qui ont été transformés en commerce. Oui le train doit circuler pour assurer le transport névralgique des matières premières pour alimenter nos usines.

Le boulevard Talbot  ainsi que le boulevard St-Paul sont les routes les plus achalandées de la région et elles devraient bénéficier d’un viaduc pour assurer une circulation fluide alors qu’en sont dotés le boulevard Mellon et la rue St-Hubert. L’intersection Talbot/ autoroute 170 est la plus mal foutue en ce qui concerne les entrées et sorties. À quand un échangeur digne de ce nom. Une entrée de ville doit se démarquer, l’architecture extérieure des commerces doit être conforme à des règles qui les mettent en valeur. La tôle n’a pas sa place tout comme le foisonnement de poteaux.

Malgré quelques améliorations au cours des dernières années, il n’y a pas de doute dans mon esprit : avant de dépenser des millions pour des places comme celle des citoyens alors qu’il y avait déjà un grand parc à côté, améliorons le visage de notre ville : entre autres, plus d’arbres le long des voies et sur les terrains de stationnement à grande surface, élimination des poteaux sur nos rues commerciales, érection de monuments nous rappelant notre passé, réaffectation de certaines zones industrielles en zones commerciales. Naturellement tous ces changements  peuvent prendre plusieurs années. Un plan d’aménagement sert justement à cela : planifier ces changements.

 

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Jacques Pelletier

Candidat indépendant, district # 10

25 mai 2021

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