Lançons le débat : Pour attirer des investisseurs, faut-il investir (à ce jour 10 ans à l’avance) 36 M$ dans une desserte ferroviaire qui n’a pas encore servi ou attendre d’avoir un investisseur qui démontre par des engagements formels le sérieux de son projet avant de construire la desserte? Voilà la question! 

Ci-contre, état de la desserte ferroviaire en ce 2 février 2023.

Voici ce qu’approximativement les trois paliers de gouvernements et l’Administration portuaire de Saguenay ont investi dans cette desserte ferroviaire qui se termine à près de 2 km du port sur un promontoire qui est 139 mètres au-dessus du niveau de la mer :

  • Fédéral : 15 M$
  • Provincial : 10 M$
  • Ville : 6 M$ (résolution VS-CE-2012-568)
  • Port Saguenay : + ou -5M$

Les rapports annuels de Port Saguenay nous révèlent que le chantier a débuté en mars 2013 pour se terminer à la fin d’octobre 2014, soit une durée de 18 mois.  

Le milieu politique se frottait les mains. On voyait l’arrivée de la grande industrie et les nombreux emplois créés : les projets de Métaux BlackRock inc. pour l’exportation annuelle de 3 millions tm de minerai de fer et d’Arianne Phosphate pour l’exportation également de 3 mtm d’apatite étaient déjà dans la poche. Ajoutons le Groupo FerroAtlantica, une entreprise espagnole intéressée à investir dans la production de silicium libre, d’alliages de manganèse et de ferrosilicium. Juin 2014 marque le lancement officiel du projet de construction d’une usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL) visant à permettre l’exportation de plus de 11 millions de tonnes de GNL sur une base annuelle. Un vrai Klondike!

En ce mois de février 2023, qu’en reste-t-il? RIEN. Les raisons de ces insuccès sont multiples dont des problèmes d’environnement, de financement, de mauvaise évaluation du marché, d’approche du client etc. Une desserte se construit en 18 mois, ce qui peut s’intégrer à l’amont d’un gros projet industriel sans le retarder. Donc, on le planifie mais on attend pour le réaliser.

Vous me direz que 36 M$ est un montant insignifiant pour les gouvernements. Mais aurait-il mieux valu placer ce montant dans un compte en fiducie et l’investir lorsque le fruit est mûr? Au lieu de payer des intérêts, on aurait pu en retirer et cette somme aurait suivi au moins l’inflation. Le gouvernement vient de promettre plus de 200 M$ pour la zone industrialo-portuaire de Port Saguenay. Allons-nous le dilapider pour des infrastructures qui ne correspondront pas nécessairement aux exigences des futurs investisseurs? C’est quoi cette peur de perdre des subventions. Avons-nous des gouvernements si irresponsables pour refuser de participer à un projet sérieux au moment voulu? Que l’argent vienne de la ville ou des deux autres paliers ou de leurs organismes contrôlés, c’est toujours le contribuable qui en paie la note. C’est l’accumulation de ces dépenses injustifiées qui nous rend vulnérables et improductifs. Dans tout projet, une des questions des plus importantes : pourquoi maintenant? S’il n’y a pas de justification, retardons l’investissement. Ne vous en faites pas, cela fait longtemps que les entreprises ont compris cela.

4 réponses pour “La charrue avant les bœufs, l’œuf avant la poule?”

  • Ce sont des politiciens au pouvoir qui font rêver les électeurs et cela est très bon pour avoir des votes, ils se foutent carrément que les contribuables vont devoir à payer cela avec le temps parce que ce n’est pas leur argent.

  • D’accord. Quand nos élus vont-ils réfléchir sur des projets porteurs. Durant tout ce temps on paie des taxes pour ce genre de projets.

  • La peur d’être en retard nous rend souvent incapables de juger de la pertinence d’un investissement. La sagesse est de se préparer et d’agir rapidement au bon moment. Il vaut mieux être dans la parade que de la précéder et de ne pas avoir le bon pas.

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