Capsule historique

 Lucien Bouchard et le choix du nom de la ville

 « J’ai manqué de courage…j’ai manqué de fermeté », avouera 20 ans plus tard M. Bouchard à propos du choix du nom de la ville issue des fusions de sept municipalités dans le Haut-Saguenay alors qu’il était premier ministre du Québec et député de Jonquière. On se rappelle que « sa » ministre Harel avait inscrit le nom Saguenay dans son projet de décret, malgré l’avis contraire de la Commission de toponymie du Québec, de la Société historique du Saguenay, de représentants des communautés autochtones et de bon nombre de citoyens qui s’appuyaient sur des critères objectifs pour clamer leur désapprobation.

Un manque de courage, ce ne fut pourtant pas le cas lorsqu’en 1990 il s’est agi de soutenir haut et fort l’accord du lac Meech survenu en 1987 et devant être signé en 1990. Cet accord « de principe » avec les autres provinces, qui ne sera d’ailleurs jamais signé officiellement, proposait « de renforcer les pouvoirs provinciaux et d’affirmer le Québec comme société distincte ».

Monsieur Bouchard était alors ministre de l’Environnement du gouvernement conservateur de Brian Mulroney, après avoir été ambassadeur du Canada en France. Constatant que plusieurs provinces reniaient l’entente obtenue trois ans plus tard, Lucien Bouchard n’a pas voulu appuyer les conservateurs qui s’apprêtaient à voter contre l’accord. C’est la raison pour laquelle il donne sa démission le 22 mai 1990, perdant ainsi le prestige et le salaire d’un ministre pour devenir un simple député indépendant.

On connaît la suite, plusieurs députés conservateurs et libéraux suivent son exemple et forment, dès la fin de l’année 1990, un nouveau parti, le Bloc Québécois. Nous ne pouvons qu’admirer son courage et sa fermeté en pareilles circonstances.

Pourquoi en fut-il autrement en 2001? À d’autres de répondre à cette question.

Chers membres du conseil municipal, allez-vous devoir avouer, dans vingt ans, que vous aussi vous avez manqué de courage quand vous aviez l’opportunité de corriger cette erreur avouée de M. Lucien Bouchard?

Cliquez sur ce lien pour prendre connaissance de sa lettre de démission.

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