Une légère amélioration relative, mais encore un boulet à traîner.

Tout est relatif en ce bas monde. Le Canada se compare aux autres pays du G7 pour démontrer que sa dette est une des plus basses. Le Québec se compare aux autres provinces pour convaincre la population que son taux de vaccination est le plus élevé. Permettons-nous alors de nous comparer à d’autres villes[1] de grosseur similaire pour vérifier si le taux d’endettement de la Ville de Saguenay est acceptable. Considérant que les résultats financiers de 2020 peuvent être non représentatifs dus à la Covid, ce sont les rapports de 2019 qui vont être utilisés.

Quand on parle d’endettement au niveau municipal de quoi s’agit-il? Pour fins du présent exercice nous utiliserons la « dette nette[2] », soit les actifs financiers moins les passifs[3].

Pour être en mesure de comparer les résultats des quatre villes, il a fallu déduire, dans le cas de Sherbrooke (127 M$) et Saguenay (35 M$), la dette reliée à leur réseau d’électricité. Pour 2017, il a fallu ajouter, pour Saguenay, une dette cachée de 32 M$ due aux cautionnements d’organismes paramunicipaux dont la dette était remboursée par une aide aux organismes.

Les résultats apparaissent au graphique ci-dessous. À la droite, suite au nom de chaque ville, apparaissent la dette de 2017, suivie de celle de 2019 et le % d’augmentation qui en résulte. La position de Saguenay s’est améliorée de 2,3% (8,1% d’augmentation contre 10,4% en moyenne pour les autres villes).Dette de la Ville de saguenay

Elle demeure tout de même la deuxième ville la plus endettée par habitant. Ce tableau cache tout de même un problème qui persiste depuis au moins 10 ans : LE DÉFICIT ACTUARIEL DES RÉGIMES DE RETRAITE

Le déficit actuariel des régimes de retraite 

 Voici ce que déclarait le maire Jean Tremblay en 2012 :

« Notre situation n’est ni meilleure, ni moins bonne que dans l’ensemble des municipalités. Et il faut savoir que ce n’est pas la ville qui gère le fonds de pension. Si les rendements ne sont pas intéressants, ce n’est pas seulement à Saguenay, mais partout au Québec ». C’est ce m’a répondu le maire[4] à mon intervention sur le déficit actuariel[5].

Avait-il raison? Pour y répondre, regardons le tableau qui suit.

Déficit actuariel de la Ville de Saguenay

Oui toutes les villes ont connu un déficit actuariel. Non, Saguenay n’est pas comme toutes les autres, son déficit étant phénoménal. C’était et c’est encore au conseil municipal d’être le leader dans ce dossier. Malgré qu’on ait englouti des dizaines de M$ pour le renflouer tout en empruntant, le déficit perdure. Il faut réaliser qu’il n’y a pas d’immobilisations qui sont attachées à ce passif et que cela se traduit par une pure perte[6]. Quels sont les moyens pris par les autres villes pour le résorber? Je pense que nos élus, à titre collectif, devront bientôt trouver la réponse à ce fardeau.

Jacques Pelletier

[1] Sherbrooke, Lévis et Trois-Rivières

[2] Rapport financier de chaque ville ou Profil financier de chaque ville, MAMOT, Endettement total net à long terme, page 2

[3] Exemple; En 2019, dans le cas de la ville de Saguenay, les actifs constitués essentiellement de l’encaisse, des placements à court terme et des comptes à recevoir totalisent 224 M$. Les passifs comprennent les emprunts temporaires, les créditeurs et charges à payer, les revenus reportés, la dette à long terme et le passif au titre des avantages sociaux futurs pour un total de 721 M$. Ceci se traduit par une dette nette de 497 M$. Les organismes contrôlés y sont inclus.

[4] Assemblée du conseil municipal, 4 juin 2012, Le Quotidien, Actualités, 13 juin 2012, De l’attention portée    aux citoyens, dit le maire, STÉPHANE BÉGIN, page 6

[5] Idem, « Le déficit actuariel (fonds de pension) de Saguenay est le plus élevé des villes de même taille. Ailleurs, ils ont pris des mesures depuis un certain temps, mais pas ici. Et nous allons continuer à démontrer que ce qui se passe à la ville n’est pas la meilleure façon de faire », indique Jacques Pelletier.

[6] Incidemment les frais de financement pour 2019 étaient de 20M$ à Saguenay, 17M$ à Sherbrooke, 15M$ à Lévis et 12,5M$ à Trois-Rivières.

Jacques Pelletier – Candidat dans le district 10 – Ville de Saguenay

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *