Une coupure drastique plutôt qu’un encadrement inefficace
C’est simple, le schéma d’aménagement consiste à allouer à chaque parcelle du territoire une affectation spécifique. La Ville a retenu sept grandes classes d’affectations: résidentielle, commerces et services, industrielle, institutionnelle, (ces quatre premières constituent le périmètre urbain), agricole, forestière et enfin récréative, incluant les espaces verts. Dans le périmètre urbain, le secteur résidentiel est de loin le plus important et le plus sensible aux changements.
Le tableau ci-dessous démontre que le périmètre urbain (col. 6) de Saguenay est supérieur à celui de la plupart des villes alors que sa densité de population par km2 de périmètre urbain (col. 7) est très inférieure à celle de la plupart des autres villes comparables, tout en sachant que les besoins futurs d’expansion sont, à toutes fins pratiques, négligeables pour les 20 prochaines années.
La Ville est très consciente qu’il faut limiter l’étalement urbain[3]. Malheureusement elle laisse la porte grande ouverte pour perpétuer les mauvaises habitudes héritées du passé, qui nous démontrent que la ville n’a cessé de modifier son plan de zonage pour satisfaire plusieurs demandes. L’espace urbanisé[4] s’est accru de plus de 10,5% (12 km2) depuis 2001 malgré une baisse marquée de la population (Voir col. 4 ci-dessus).
On doit donc réfléchir sérieusement à l’opportunité de retrancher du périmètre urbain actuel une superficie équivalente aux 10 000 terrains qui sont désignés, à la page 5-12, tableau 5-4, du SADR, comme « terrains disponibles pour le développement ». La tentation est trop forte de les développer inconsidérément tels ces quartiers développés au sud de la route 170, soit le long du boulevard Talbot, à Chicoutimi, ou au sud de la 170 à Arvida et Jonquière.
Cette restriction ne suffira pas à augmenter perceptiblement la densité urbaine. Il faut envisager une autre solution : la transformation des vieux quartiers en zones urbaines de plus haute densité. Les vieux quartiers se situent au centre des anciennes municipalités. Plus la population sera dense partout dans les principales zones urbaines, plus il sera avantageux pour les commerçants de s’y installer et plus il sera intéressant de fournir un bon service de transport en commun. Un aménagement urbain adéquat, au cœur des anciens secteurs, et soucieux de l’environnement peut inciter les citoyens à y demeurer.
Alors qu’à Gatineau[5], entre autres, on a élaboré un plan détaillé de 60 pages, accompagné de Fiches synthèses pour plus de vingt secteurs de requalification qui vont modifier sensiblement le visage de cette ville, ici à Saguenay, on s’est contenté de formuler un principe général mentionné dans deux paragraphes[6].
Pouvons-nous vraiment compter sur des
règlements municipaux pour nous protéger du lobby?
Cartes des villes comparables à Saguenay –
*13 % = Pourcentage urbain sur l’ensemble du territoire
[1] Ces données proviennent des SADR de chacune de ces villes sauf pour Terrebonne qui fait partie de la MRC des Moulins avec Mascouche.. Dans le cas de Saguenay : TABLEAU 8-1 | Sommaire des interventions par secteur des périmètres d’urbanisation, page 8-8 et Carte 5.1, Les grandes affectations, page 5-4.
[2] Montréal, Québec et Laval n’y apparaissent pas car leur taille est disproportionnée par rapport aux autres villes ci-dessus.
[3] SADR, Affectation résidentielle, page 5-11, « À la suite des conclusions sur les perspectives démographiques…la Ville de Saguenay entend fixer des normes afin d’assurer une saine gestion des développements immobiliers en vue de limiter l’étalement urbain et de favoriser le développement de milieux de vie complets dans les quartiers existants. »
[4] SADR, Tableau 1-32, Statistique concernant l’espace urbanisé, page 1-119
[5] SADR Gatineau, Fiches synthèses des secteurs particuliers de la structure urbaine, pages 56 à 115
[6] SADR Saguenay, pages 1-127, Les espaces vacants, page 4-8, Favoriser la densité et la compacité