Avertissement: Malgré que je me présente comme candidat indépendant, je demeure convaincu que les partis politiques municipaux devraient être la meilleure façon de se préparer à la gouvernance d’une ville.  Malheureusement, actuellement à Saguenay, mon opinion relative à ce que devrait être cette ville ne peut être appuyée par aucun candidat à la mairie qui a besoin de faire le plein de votes dans les trois arrondissements.  

L’importance d’un programme électoral

Nous avons souligné, dans la chronique précédente, les avantages pour les candidats de se présenter sous la bannière d’un parti politique. Nous avons aussi démontré que ces regroupements politiques sont aussi bénéfiques pour les électeurs qui peuvent prendre connaissance de leur programme électoral pour faire un choix judicieux. Il n’empêche qu’un candidat indépendant se doit lui aussi de présenter un programme. 

Mais, à l’intérieur d’un parti, comment se prépare ou devrait se préparer un programme électoral? Tout programme électoral doit nécessairement être la résultante des valeurs et des objectifs fondamentaux auxquels les membres ont souscrit. La préparation d’un programme est un long processus au cours duquel les membres sont mis à contribution et qui est approuvé lors d’une assemblée générale précédant les assemblées d’investiture des candidats. Toutefois, il faut faire une distinction entre un programme et une plateforme électorale. Le programme[1] expose les principes et les objectifs qui servent à guider les actions d’un parti politique. La plateforme contient les engagements[2] de mise en œuvre à court terme, si celles ou ceux qui les portent sont élus. Mais de quelle façon ces engagements peuvent-ils être formulés?

Voici un exemple : Un parti reconnaît, dans son « programme », la nécessité d’un accès au transport en commun à tous les citoyens de sa municipalité. Dans sa « plateforme », il déclare que son parti, une fois élu, visera à mettre en place des modes de transport plus efficaces qui assureront l’accès universel et à moindres coûts que le système actuellement utilisé. Mais quels sont les modes pour lesquels il optera? C’est une étude technico-socio-économique ultérieure qui le déterminera et ce sera au conseil municipal d’en décider. 

Même avec la majorité absolue au conseil municipal, aucun groupe ou parti ne peut s’engager à réaliser formellement certains projets. Les contraintes externes telles, entre autres, les normes environnementales et les conditions changeantes d’éligibilité aux programmes de soutien gouvernementaux, sont trop importantes.

Ceux et celles qui désirent être les candidats d’un parti doivent nécessairement adhérer au programme avant même d’être choisis lors d’une assemblée d’investiture. Toutefois, adhérer à un parti ne signifie pas suivre une ligne de parti mais plutôt se conformer à ses valeurs fondamentales et à son programme. Tout candidat doit conserver son libre arbitre, défendre ses options mais se rallier si un processus décisionnel démocratique a été respecté.

Nous réalisons qu’à Saguenay les partis politiques n’ont pas la cote. Sommes-nous plus individualistes qu’ailleurs? Est-ce que le culte de la personnalité est plus important pour les médias que le contenu de leur discours? Pour les partis politiques, la seule façon de changer cette fausse perception est de démontrer la synergie engendrée par ces groupes qui ont pris la peine de se renseigner sur les attentes des citoyens et de cerner si le fonctionnement de leur ville, ses politiques et ses règlements sont appropriés. Ils ont pioché pour élaborer un programme réalisable dès le lendemain des élections, et, une fois en selle, ils apportent leur appui et aussi une surveillance constante des faits et gestes de leurs élu(e)s, afin de s’assurer que les actions qui ont été privilégiées se réalisent.  

Les partis politiques municipaux ont besoin et ont droit à une bonne visibilité tout au long de la période entre deux élections. Les membres et les gestionnaires de ces partis politiques n’ont pas à demeurer silencieux tout au long du mandat assumé par leurs élus. Ce ne sont pas uniquement des machines à financement et à faire sortir le vote. Ils doivent s’impliquer à part entière dans l’évolution du parcours de leurs élus qui ne peut pas toujours être rectiligne. Leur présence régulière sur la scène municipale, au moyen de colloques ou de comités d’orientation, démontrerait de façon éloquente leur contribution au développement municipal. Tout en se coordonnant avec ses élus, le parti, d’une part, doit garder son indépendance vis-à-vis ceux ou celles qui le représentent et, d’autre part, les élus doivent être, avant tout, au service de toute la population. Tout un dilemme!  Mais c’est ça la démocratie.

En ce 22 janvier 2021, les deux partis politiques[3],[4] en lice n’ont pas encore divulgué leur programme électoral.

Il est plus que temps de le faire.

Jacques Pelletier

jacquespelletier5@videotron.ca


[1]  Banque de dépannage linguistique http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=5371

[2]  http://www.toupie.org/Dictionnaire/Programme_electoral.ht

[3]  ERD : https://www.erdsaguenay.com/  Facebook : https://www.facebook.com/erdsaguenay/

[4]  Unissons Saguenay : https://www.facebook.com/unissonssaguenay/

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