…et de la l’ancienne zone ferroviaire?
Depuis des années la saga se poursuit pour définir le meilleur schéma d’aménagement pour la revitalisation du centre-ville de Chicoutimi et de la Zone ferroviaire en particulier. Pourtant, depuis des années, la Ville s’astreint à remplir ses obligations (du moins sur papier) vis-à-vis la loi sur l’aménagement et l’urbanisme encadrée d’une panoplie d’outils auxquels les municipalités doivent se soumettre. L’aboutissement de ce processus, si on parle du centre-ville, se trouve dans le plan particulier d’urbanisme, le PPU[1] que le gouvernement décrit ainsi: « Le PPU permet d’apporter plus de précisions quant à la planification de certains secteurs qui suscitent une attention toute particulière de la part du conseil municipal. Il peut s’agir, par exemple, du développement d’un nouveau secteur résidentiel, industriel ou d’un centre-ville.
Voici comment la Ville définit le centre-ville de Chicoutimi :
« Le centre-ville de Chicoutimi dispose d’une localisation exceptionnelle, son relief lui offre de superbes vues sur la rivière Saguenay.
« Le centre-ville est délimité au nord par la rivière Saguenay, à l’ouest par le boulevard Saint-Paul, au sud par la Traverse du Coteau et par la rue Price, à l’est par la Cité du savoir et la santé (voir ligne pleine blanche sur l’image ci-contre) ».
« Le développement du centre-ville de Chicoutimi s’est accéléré à la suite du grand incendie de 1912 et à l’élaboration de son nouveau plan d’urbanisme. Le secteur est de la ville, le « Haut-de-la-Côte », prend son essor. La partie plane au nord-ouest s’est aménagée autour de la zone portuaire et du chemin de fer. Chicoutimi, la « Reine du Nord » croît avec l’activité industrielle et touristique. L’ensemble se démarque par de nombreuses constructions dans les décennies 1930-50. Capitale de l’Art déco au Québec, le centre-ville de la métropole du Saguenay incarne, à l’époque, la modernité ».
Le bas de l’image ci-contre vous donne un aperçu de ce qu’était la zone ferroviaire en 1922 (zone brune, alors près de la rive du Saguenay) au cœur d’un centre-ville animé. On y retrouvait la gare ferroviaire, trois dessertes ferroviaires, une forge, une glaciaire, une plateforme tournante pour les locomotives, une gare pour 4 locomotives et autres bâtiments utilitaires. Sauf la gare, rien pour se souvenir de cette présence.
Cette description se veut un résumé des principaux événements auxquels on aurait très bien pu ajouter l’érection d’un poste de traite et d’une mission catholique en 1676 et le développement d’une communauté urbaine dès 1842. On pourrait avec raison élargir son périmètre pour inclure la rive ouest de la rivière Chicoutimi afin de préserver ce qui reste du Bassin et de la zone archéologique (ligne pointillé).
Eh bien, oui! ce périmètre urbain constitue indéniablement le centre-ville de Chicoutimi et, par conséquent, le centre-ville de la municipalité issue des fusions de 2002. C’est la zone qui rencontre, très majoritairement tous les critères définis dans le schéma d’aménagement urbain[2] pour choisir un « centre-ville ».
Voici ce qu’on nous propose, dans le PPU, comme vision[3] pour ce centre-ville:
Comment maintenant faire de cette vision une réalité?
Voici le « concept » d’aménagement proposé dans le PPU version finale 2021.
À la lecture du document on constate plusieurs pistes de solution intéressantes mais on est encore loin d’un plan d’aménagement concret. Dans le cas de la zone ferroviaire on y souligne que :
« Les projets de développement de l’ancienne zone ferroviaire seront à définir en fonction des consultations publiques[4] qui ont été réalisées au cours de l’année 2019 ».
En consultant le site web de la ville dédié à ce projet, on constate que le processus de consultation est rigoureux et honnête. 1 896 personnes ont répondu au questionnaire en ligne. Cinq rencontres ciblées se sont tenues avec des groupes de parties prenantes, ainsi que cinq rencontres du comité multipartite composé de 22 parties prenantes et un sous-comité a analysé les propositions.
Que dit le rapport sur cette consultation publique[5]?
Voici les trois projets qui ont été privilégiés par le comité multipartite :
Mais attention, il faut prendre le temps de lire l’ensemble du contenu de chaque tableau pour en saisir leur complexité. Vous constaterez que la nature et les coûts approximatifs de chaque projet sont loin d’être bien définis et que d’autres solutions sont envisageables.
Mémoire #2 – Le Quartier du Havre: Proposition d’un nouveau quartier permettant aux citoyens d’y vivre, d’y travailler et de s’y divertir. Concept d’ilots planifiés inspiré d’exemples réussis dans des villes telles que Québec, Paris, Stockholm et Helsinki.
Mémoire #3 – Parc de la zone ferroviaire : Proposition d’aménagement d’un grand parc sur la zone ferroviaire.
Mémoire #7 – Centre multifonctionnel culturel et sportif régional : place des Congrès: Proposition d’un projet intégré sur la zone ferroviaire de centre multifonctionnel culturel et sportif régional : place des Congrès
Suite au dépôt de ce rapport, les membres du conseil d’arrondissement de Chicoutimi ont émis un communiqué[6] où ils déclarent :
« Ainsi, un projet hybride, réunissant les meilleures propositions issues de la consultation populaire, a été élaboré par les élus. Le réaménagement de la Zone ferroviaire, tel que proposé par les membres de l’arrondissement, comprend notamment la construction d’un tout nouveau stationnement à étages et d’un amphithéâtre, d’un corridor d’écomobilité facilitant l’accès au transport en commun, d’une zone « habitation » et des espaces verts ».
On se souvient de la promesse de Julie Dufour d’ériger 1 000 logements dans la zone ferroviaire. On constate qu’à l’analyse du mémoire #2, Le Quartier du Havre, le sous-comité souligne que « Le besoin de logements à Saguenay n’est pas démontré » et qu’on pourrait songer plutôt à un « déplacement du projet ou du concept dans une autre zone, dans un autre secteur ». On pourrait envisager de privilégier le centre-ville ouest pour la densification de la population et consacrer ce site à l’érection d’un édifice et d’un jardin publique de prestige accessibles à toute la population.
Pourquoi la mairesse et les conseillers ont-ils focalisé le mandat des consultants sur la zone ferroviaire seulement au lieu de concevoir un plan d’urbanisme détaillé pour tout le centre-ville, en se basant sur le PPU approuvé en janvier 2021? Pourquoi ne pas avoir attendu les résultats du centre d’Études des conditions de vie et des besoins de la population (ÉCOBES) du Cégep de Jonquière qui a été mandaté en décembre 2022 pour connaître précisément les besoins en logements sur le territoire de la ville? Pourquoi refaire une nouvelle consultation publique? Pourquoi ne pas avoir plutôt seulement repris l’analyse des projets effectuée en 2019 en prenant en considération, si nécessaire, de nouveaux éléments ou contraintes pertinents si on considérait que le choix du projet avait été uniquement politique?
Va-t-on enfin aboutir à des solutions concrètes et arrêter d’y déroger?
[1] PPU (plan particulier d’urbanisme) pour Chicoutimi, version janvier 2021, page 3
[2] Schéma d’aménagement et de développement révisé en septembre 2020, tableau 3.1 page 3.7
[3] https://ville.saguenay.ca/files/services_aux_citoyens/urbanisme/ppu/ppu_cv_chicoutimi_version_finale_19_01_2021.pdf PPU, Page 9
[4] Rapport de la consultation publique | Avenir de la zone ferroviaire de l’arrondissement de Chicoutimi | Bâtissons Saguenay
[5] Rapport__Final_Zone_ferrovaire_VF.pdf (ehq-production-canada.s3.ca-central-1.amazonaws.com)
[6] Zone_ferroviaire.pdf (ehq-production-canada.s3.ca-central-1.amazonaws.com)
Vous savez très bien monsieur Pelletier que des politiciens, pour gagner des élections, cela prend des idées, comme de ne pas augmenter les taxes et l’idée de faire 1000 logements pour les étudiants. Dans les deux cas, il y a eu beaucoup d’électeurs qui ont voté pour madame Dufour, dans le premier cas, on sait très bien que la ville a actuellement un déficit d’opération d’au moins 25 millions par année et vous savez très bien que la carte de crédit est pleine dans le deuxième cas, avec quel argent la ville va faire son projet de 1000 logements, quand on sait très bien que l’argent est le nerf de la guerre pour faire un projet. Pas d’argent pas de projet.
Monsieur Boivin, ce n’est pas la ville qui va construire 1 000 logements, ce sont des entrepreneurs. Le problème n’est pas l’argent requis par la ville pour investir dans ce projet si on fait exception des infrastructures. La question fondamentale est de savoir si est recommandable de mobiliser ce terrain rien que pour des logements. J’espère que ce ne sera pas le cas.
Cela porte à confusion, la manière que madame Dufour parle, ce serait un projet de la ville, puis vous me dites , que ce serait un projet pour une entreprise privée, la question, est ce que une entreprise privée va pendre le risque de bâtir 1000 logements pour des étudiants ?
Ailleurs au centre-ville, on prépare des terrains (décontamination) et c’est par la suite un entrepreneur qui se les procure pour bâtir un édifice. Il est certain que dans la zone portuaire ce sera la pratique sauf si on l’utilise comme parc ou pour un édifice public naturellement. Mais oublier les 1 000 logements, ce sera bien moins que cela.