Je me permets de revenir sur un sujet que j’ai traité en octobre dernier.

Voici des adresses telles qu’elles sont inscrites sur les sites Web les concernant[1] :

  • Hôtel de ville de Saguenay, 201, rue Racine Est, Chicoutimi
  • Bureau d’arrondissement de Jonquière, 2354, rue Saint-Dominique, Jonquière
  • Bureau d’arrondissement de La Baie, 422, rue Victoria, La Baie
  • Bureau d’information touristique de Jonquière, 3919 Bd Harvey, Jonquière
  • Centre Georges Vézina, 643, rue Bégin, Chicoutimi
  • Centre des données fiscales, 2251 Boul. René Lévesque, Jonquière
  • Palais de justice de Chicoutimi, 227 Rue Racine E, Chicoutimi
  • Quai d’escale, 6600, chemin du Quai-Marcel-Dionne, La Baie
  • Usine Laterrière – Rio Tinto, 6301 Boul. Talbot, Laterrière
  • Usine Grande-Baie, Rio Tinto, 5000, route du Petit-Parc, La Baie

Je pourrais multiplier par cent cette façon d’écrire les adresses.

Voyons maintenant comment s’identifie Le Quotidien ou le Progrès sur leur site Web :

455, Rue de l’Hôtel Dieu,  Saguenay

Cherchez l’erreur. Alors qu’on constate que la Ville, les gouvernements provincial et fédéral ou une entreprise telle Rio Tinto respectent l’usage de conserver les noms des anciennes municipalités depuis la fusion de 2002 cette entreprise se permet de modifier son adresse pour remplacer Chicoutimi par Saguenay. Pourtant, le Progrès est l’une des plus vieilles institutions  au Saguenay. Imaginez! Cette entreprise va fêter, jeudi le 18 août prochain, le 135e anniversaire de la première édition de l’hebdomadaire « Le Progrès du Saguenay ». Pure coïncidence, le 18 août 2022 tombe aussi un jeudi. Cela n’a pas été suffisant pour que la direction du Progrès conserve son lieu d’origine qui est Chicoutimi  

 « Sans tambour ni trompette un nouvel hebdomadaire, le Progrès du Saguenay, propriété d’Alphonse Guay, est rédigé et imprimé à Chicoutimi. Les rédacteurs en sont Joseph-Dominique Guay, le frère d’Alphonse et Louis de Gonzague Belley, leur futur beau-frère ». Pour lire la suite suivez cet hyperlien[2].

1887, le progrès du Saguenay, en-tête

Pour le texte intégral de cette première édition: Progrès du Saguenay 82816_1887-08-18

Est-ce par manque de connaissance de l’origine du journal? Que non, puisque «tous les nouveaux les journalistes sont issus du milieu universitaire» selon un porte-parole du journal, «c’est une question de marketing».  Ben voyons!

C’est un scandale. Au cas où leur passage à l’université n’aurait pas été suffisant pour connaître l’histoire de leur journal, je leur suggère de lire le très beau livre sur l’histoire du Progrès paru en 1988 pour souligner le 100e anniversaire de cette institution remarquable. (Bertrand Tremblay, en collaboration avec Jean-Marie Tremblay, Le progrès au quotidien, Gaëtan Morin Éditeur, 1988, page 186 et suivantes).

En espérant que cette aberration sera corrigée d’ici le 18 août. Cette entreprise ne s’en porterait que mieux puisque cette décision ramènerait plusieurs anciens clients outrés de ce manque de respect à notre mémoire collective.  

[1] Pour plus de clarté, j’ai enlevé le casier postal, le QC et le code postal

[2] Le Quotidien/Progrès du Saguenay a-t-il oublié ses origines? – Jacques Pelletier

4 réponses pour “Les propriétaires du Quotidien/Progrès : pourquoi ce comportement provocateur?”

  • Que dire de cette publicité de l’ hôtel Le Montagnais, que j’ai entendue hier même, une entreprise authentiquement chicoutimienne qui a largement profité du support de la population de Chicoutimi pendant au moins 50 ans. Deux de mes enfants y ont célébré leur mariage… et à combien de réunions ai-je assisté dans cet établissement? Vraiment cheap et méprisant!.
    Personnellement je ne fréquenterai plus cet hôtel et je recommanderai à mes proches d’en faire autant.

    • Ce n’est que l’adresse, ce journal dessert toute la région, et a pignon sur rue à Saguenay, au 455, rue de l’Hôtel Dieu, voyons, vous, qu’est ce que ça change, a changé dans leur rédaction et votre lecture depuis 20 ans déjà de fusion.
      Et l’hôtel Le Montagnais, de Saguenay, est toujours à la même place, avec ses bons services à toute la population québécoise, et surtout saguenéenne.

      • Effectivement, ce n’est qu’une adresse. Encore faut-il écrire la bonne adresse. Lors de la fusion, il avait été convenu qu’on conservait le statu quo pour les adresses de tous les logements. On a même évité de changer le nom de plusieurs rues qui portaient le même nom. Nos politiciens clamaient que le nom de la nouvelle ville ne serait utilisé que pour des fins «corporatives». Poste Canada ne voyait aucun problème de distribution de courrier. Tout ceci était tellement clair que la très grande majorité des citoyens, commerçants, entrepreneurs ont conservé intacte leur adresse ce qui était même un avantage: pas de changement de papeterie et localisation géographique plus facile de leur entreprise. Jusqu’à maintenant aucune entreprise ou institution n’a déclaré avoir perdu de la clientèle en conservant le statut quo. Rien n’obligeait le Quotidien à effectuer un tel changement. D’ailleurs lorsque nous recherchons Le Quotidien sur Google, c’est le nom Chicoutimi et non Saguenay qui apparaît. Je peux vous retourner la question: qu’est-ce que cela change de conserver, dans notre adresse, le nom de notre ancienne municipalité? Au-delà de ces considérations pratiques, il y a aussi des questions d’appartenance et de mémoire collective. Encore aujourd’hui la très grande majorité des gens tiennent à conserver leur lieu d’origine. Certains vont jusqu’à déplorer ne plus être en mesure de s’identifier à un nom de quartier. Sans compter que le nom Saguenay est loin de faire l’unanimité pour désigner cette ville issue des fusions de 2002 et que cette marque de commerce, «Saguenay, pays utopique aux fin fond de l’Abitibi et du Lac Supérieur», ne rencontre pas les critères reconnus, à savoir un nom distinctif, significatif et porteur de notre mémoire collective. Vaut mieux donc que chacun utilise un nom qu’il apprécie

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