Ce projet, annoncé depuis 2017, permettra à Rio Tinto de répondre à la demande de ses clients en construisant un centre de coulée dédié à la production de billettes d’aluminium. Il faut comprendre que la production d’aluminium primaire, à cette usine, restera la même, soit environ 400 000 TM/an. Les médias régionaux (TVA, Radio-Canada, Le Journal de Québec et Le Quotidien) et d’affaires (Zone bourse, Aluminium Insider) se sont empressés de publier la nouvelle suite à une conférence de presse en présence des dirigeants et syndicats d’Alma et de toute la crème politique provinciale et régionale. Chacun a rapporté une partie de l’information fournie par Rio Tinto. Toutefois, on remarque qu’une partie de la déclaration du directeur exécutif des Opérations Atlantique de Rio Tinto Aluminium, Sébastien Ross, a été totalement ignorée par les médias locaux, soit la partie en gras et en italique dans le texte suivant :
« Cette expansion de notre capacité de production de billettes d’aluminium à faible teneur en carbone au Québec nous permettra de mieux répondre à la demande croissante de nos clients pour des alliages de haute qualité et des produits à valeur ajoutée fabriqués avec de l’hydroélectricité renouvelable. Cette nouvelle capacité contribuera à renforcer la position de notre aluminerie d’Alma et nous sommes fiers de travailler avec nos employés, nos clients, les équipementiers québécois et nos partenaires pour mener à bien ce projet très attendu. »
Pourtant cette déclaration est lourde de signification. Devons-nous comprendre que Rio Tinto en fera un projet régional? Oui, tenons pour acquis que c’est un projet régional. S’il faut en croire les invités présents à cette conférence de presse, le gouvernement provincial est un des partenaires. Alors est-il trop demandé d’en savoir éventuellement un peu plus sur ce projet?
- Quels sont les avantages fiscaux dont bénéficiera Rio Tinto?
- Quelles technologies seront utilisées pour les fours, les puits de coulée et l’équipement de traitement du métal et de manutention?
- Quels sont les fournisseurs locaux qui sont sur la liste des entreprises invitées à soumissionner, que ce soit pour des services professionnels (architectes, ingénieurs, études de sol, etc.), pour la construction et l’érection du bâtiment, pour la fourniture des matériaux et des services tels que l’alimentation en eau pour le refroidissement des billettes et l’électricité, pour la fourniture de l’équipement de production (fours, puits de coulée, moules, traitement du métal avant la coulée, etc.) et de manutentions (transporteurs, ponts-roulants)
Les professionnels et les manufacturiers régionaux ont une expérience de plusieurs décennies en matière de centres de coulée. La moindre des choses est de s’assurer qu’ils seront sur la liste d’invitation. Ce projet ne suffira pas, à lui seul, à résoudre nos problèmes économiques et démographiques, mais s’il en ait un qui correspond à l’expertise de nos entrepreneurs c’est bien celui-ci.
Cette usine de billettes, est-ce de la deuxième transformation?
Monsieur Lapointe,
Voici ce qu’en dit Investissement Québec:
« La production primaire de l’aluminium n’est que le premier maillon d’une longue chaîne de valeur. Après la production primaire s’ensuit l’étape de transformation, qui permet d’obtenir de nombreux produits semi-finis et finis servant à diverses industries.
Les entreprises transformatrices valorisent l’aluminium par différents procédés :
– la transformation primaire, soit les lingots et les billettes offerts dans une multitude de formes et d’alliages
(Les transformation secondaires):
– la production de tiges et de câbles
– le laminage
– l’extrusion
– la forge
– la fonderie
– la poudre d’aluminium, la découpe et les traitements de surface
Comme vous le constater on parle de transformation primaire pour la fabrication de lingots ou de billettes (on peut ajouter sous forme de gueuses), soit diverses façons d’expédier l’aluminium aux clients