On nous annonce depuis quelques années un projet de « construction d’un système de manutention mécanisé pour le transport en vrac multiusager (sic) au Port de Saguenay ». Mais peut-on vraiment concevoir un convoyeur qui puisse convenir au transbordement et au transport des produits susceptibles d’être manipulés au Port de Saguenay, PS.
« Multiusage », mais de quel matériel en vrac parle-t-on? Du sel, des boulettes de fer, du minerai et quoi encore? Les a-t-on vraiment identifiés pour en connaître les spécifications et la facilité de passer d’un produit à l’autre? Connaît-on l’écart qu’il y a d’un produit à l’autre en matière de densité, de granulométrie, d’humidité, de toxicité, de type de récupération de poussière, de contamination entre les produits etc.? La photo ci-contre (Journal Inform Affaires) nous montre le « parc industrialo-portuaire » à 2 km de PS au loin et 139 mètres plus bas.
Peut-on nous donner des exemples concrets de ports dotés de convoyeurs multiusage?
Une chose est certaine, les taxes des contribuables des municipalités du Haut-Saguenay ne doivent pas servir à payer ces infrastructures. Un port de mer pour l’exportation a nécessairement une vocation nationale. C’est une question de commerce. Normalement les grandes entreprises paient les investissements de cette nature.
Mais la question fondamentale est la suivante : pourquoi investir des centaines de millions de dollars (parce que c’est là où ça va se terminer) dans un tel projet qui peut se réaliser en moins de deux ans alors qu’on a aucun client confirmé. On sait fort bien qu’une entreprise qui se manifesterait en aurait pour plus de deux ans à investir de son côté avant de commencer à utiliser les services de PS. Ça fait 10 ans que la desserte ferroviaire est opérationnelle et on attend encore le Messie.
La meilleure chose à faire en ce moment est de placer ces millions de dollars dans une fiducie. Les intérêts pourraient au moins payer les correctifs à apporter au convoyeur pour qu’il soit au goût du premier client. Après, comme dirait Legault, on verra. De plus on épargne la dépréciation du convoyeur et les frais de le maintenir en ordre.
D’accord!
Tout le monde devrait lire cet article.
Bonne analyse et questionnements.—Je me souviens avoir entendu Ti-Jean dire que Port Saguenay était le seul port au monde où le train ne se rendait pas. (bien qu’à Baie-Comeau le train s’y rend mais en provenance d’une traverse maritime venant de Matane). On a donc construit une voie ferrée, mais comme tu l’as si bien expliqué, elle doit s’arrêter à 139 mètres plus haut que le quai. Le faramineux convoyeur règlera-t-il le problème? À suivre.
À part le 139 mètres, n’oubliez pas de rajouter la hauteur du train, plus la hauteur du conteneur, il faut rajouter pas loin de 20 mètres qui équivaut à environ 160 mètres, la bonne question qu’il faut se poser: qui va payer pour entretenir un tel convoyeur qui va avoir environ 2 kilomètres de long, mettez beaucoup de $$$$$$$ ouf!