Voilà comment Daniel Côté, éditorialiste au Quotidien, titre son éditorial[1] de samedi dernier. La grosse nouvelle! Il aura fallu qu’il y ait enfin un élu, de surcroît président de la commission des finances, pour faire réagir les médias. Pourtant, cette ville subit cet état des finances depuis des années. Dès la fusion des anciennes villes, les signes avant-coureurs se multiplient tel le gel des comptes de taxes[2], à toutes fins pratiques, de 2003 à 2009 (3 % au total) alors que les dépenses de fonctionnement augmentent de 53,6% et L’IPC de 16% (Voir graphique ci-dessous). 

2003-2009, augmentation du compte de taxes des résidences unifamiliales comparée à celle de l'IPC et des dépenses de fonctionnement de la ville de Sagenay

Dès sa fondation en 2011, l’ERD a multiplié ses interventions[3] pour démontrer le manque de rigueur et les décisions populistes de l’administration Tremblay. Certains journalistes ont rapporté ces communiqués mais aucun éditorialiste n’a osé donner l’opinion du média.

En 2017, j’ai publié un livre dans lequel la situation économique globale de la ville et sa situation financière étaient des plus alarmantes. Seul Bertrand Tremblay a critiqué (positivement) mon essai sous le titre Jacques Pelletier, le précurseur – Jacques Pelletier.

En janvier 2019 le Mouvement Chicoutimi publiait les résultats d’un sondage[4] (40 pages) réalisé en décembre 2018 et dans lequel on demandait l’opinion de la population à propos des noms Chicoutimi et Saguenay. Après plus de 16 ans, est-ce que le nom de Saguenay a rempli ses promesses, du moins celles de ces ténors, soit d’être un nom rassembleur, un nom tourné vers l’avenir, un nom auquel on s’identifiera? Le sondage avait comme objectif de répondre en partie à ces interrogations. Le Quotidien, via son éditorialiste, a qualifié d’amalgame ce sondage, alors que la méthode utilisée était comparable à celle choisie par la Ville pour ses sondages et que les réponses obtenues étaient sans appel : méconnaissance de l’histoire et esprit de clocher ont disqualifié le nom « Chicoutimi ».

Depuis janvier 2021, votre humble serviteur publie des chroniques municipales touchant spécifiquement la ville issue des fusions de 2002. Plus de 80 chroniques traitant de démocratie et gouvernance (25), du schéma d’aménagement (9), du développement économique (17), des résultats financiers (15) et de l’histoire de la ville (21). Les mots-clés pour qualifier cette ville, on les retrouve dans ma chronique « Repartir à zéro![5] » : atypique, démesurée[6], dysfonctionnelle. Sans compter que nous avons été les dindons de la farce dans plusieurs projets d’investissements : Auditorium Dufour, Place du Citoyen, financement du Quai d’escale, accès et développement de la zone aéroportuaire, financement de la desserte ferroviaire pour Grande-Anse, financement de la bibliothèque de Jonquière, etc.  Silence radio dans les médias à propos de ces chroniques qui sont pourtant transmises à plusieurs journalistes et mises en ligne sur Facebook.

La couverture des faits et décisions de notre conseil municipal ne semble pas être une priorité pour nos médias. Il faut admettre que de préparer des articles qui traitent en profondeur d’un sujet demande beaucoup de temps et un minimum de compétence en la matière pour démontrer ce qu’on déclare. Peut-être que Radio-Canada et Le Quotidien n’ont pas les budgets requis car généralement ils s’en tiennent à rapporter les déclarations de nos élus. 

Nous ne pouvons que féliciter M. Potvin d’avoir eu le courage de dire ce qu’il pense et ce malgré qu’on ne puisse pas toujours être d’accord avec ses évaluations. À quand une sérieuse réflexion de tous les élus sur le devenir de cette ville?

[1] Daniel Côté, Une ville impossible? Le Progrès, 29 octobre 2022, page 24

[2] Jacques Pelletier, Saguenay sous l’administration Tremblay, Éditions Ichkotimi, 2017, page 127

[3] En voici quelques exemples :

  –  Léonard Gagnon, Chef de l’ERD, 17 août 2011, Gestion délinquante au conseil de ville de Saguenay,

  –  Jacques Pelletier, président ERD, 7 septembre 2011, La taxe de 13 cents (Économie à Jonquière), «  L’ERD exige des précisions du maire », Denis Villeneuve, Le Quotidien.

  –  Jacques Pelletier et Léonard Gagnon, 17 décembre 2011, communiqué, Budget 2012, L’ERD réclame plus de transparence et un moratoire sur les projets d’investissements,

  –  Jacques Pelletier, Absence de corruption à Saguenay, 14 octobre 2012, « l’ERD fait preuve de scepticisme », Katerine Belley-Murray, Le Quotidien

  –  Jacques Pelletier, « Des millions $ pour des projets injustifiés », 23 octobre 2012, Denis Villeneuve, Le Quotidien.

[4] 2019-01-10-rapport-sur-le-sondage-v0.pdf (jacquespelletier.ca),

[5] Repartir à zéro! – Jacques Pelletier

[6] La Ville de Saguenay est même 3,11 fois plus grande que Montréal plutôt que 2,5 fois, tel que le mentionne Michel Potvin.

 

 

 

 

 

Un commentaire sur “« Une ville impossible? » dixit Le Quotidien”

  • Il est clair qu’avec un certain Marc St-Hilaire comme éditorialiste ou directeur du journal local, nous n’avions et n’avons encore aucune chance d’être écoutés. St-Hilaire, sauf erreur un natif du Lac St-Jean, n’a jamais eu le moindre penchant pour Chicoutimi, pourtant la ville qui a été au coeur de notre développement depuis 1676 et principalement depuis le début du siècle dernier. Donc, rien à faire de ce côté.
    On aura beau lui faire la démonstration la plus savante, démontrer de façon flagrante que la situation actuelle est pourrie et qu’il faut corriger les erreurs commises ces 20 dernières années, que cette ville n’a jamais été autant divisée que maintenant, il ne voudra jamais rien admettre.
    Donc, Le Quotidien, une avenue à ne pas emprunter.

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