Au cours des trois dernières années, mon objectif était de partager avec vous le résultat de mes recherches concernant les décisions et actions, ou les manques de décisions ou actions, des membres du conseil municipal de la Ville de Saguenay, dont la tâche est de gouverner cette ville pour le mieux être de ses citoyens.
Après plus de 170 chroniques concernant la démocratie et la gouvernance, le schéma d’aménagement urbain, le développement économique, les résultats financiers et enfin les capsules historiques, il est temps maintenant de passer à une autre étape, celle de l’application des principes et des règles que j’ai préconisés tout ce temps. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé, en février, de me présenter candidat à la mairie de Saguenay lors des élections municipales du 2 novembre 2025. Un nouveau modèle de regroupement municipal doit être instauré. Mon programme électoral est publié depuis avril 2024. Je me propose de vous le présenter graduellement au cours des prochaines semaines sur mon site YouTube.
De quelle ville avons-nous hérité depuis la fusion? Vous pourrez trouver mon jugement très sévère mais, n’en doutez pas, il est très réaliste.
- D’une ville surdimensionnée dont la superficie est trois fois plus grande que celle de toute autre ville de plus de 100 000 habitants au Québec, soit 1 165 km2 alors que les autres, incluant Montréal, ne font en moyenne que 338 km2. D’une ville qui, en soi, n’en est pas une, puisque seulement 13 % de son territoire est urbanisé, le reste étant constitué de zones agricoles, forestières et de villégiature, tout en ayant une densité de population, pour son secteur urbain, inférieure à celle d’autres villes comparables. On est bien loin de la définition qu’on donne d’une ville.
- D’une ville sans nom … qui lui est propre, et ce, grâce à un processus de consultation bidon où on a choisi politiquement un nom évoquant un royaume utopique au lieu de choisir un nom bien ancré, spécifique, significatif et porteur de notre mémoire collective depuis au moins 400 ans. Saviez-vous qu’on est la seule ville issue des fusions au Québec qui ne porte pas le nom d’une des villes fusionnées? Voilà un problème qui disparaît avec un autre mode de regroupement.
- D’une ville qui n’a pas réussi, depuis 20 ans qu’elle existe, à s’assurer que le vote de chaque citoyen est le même sur tout son territoire. À preuve, l’arrondissement de Chicoutimi est déficitaire d’un (1) district depuis 2002 alors que La Baie en a un en trop depuis 2016, soit au moment du passage de 19 à 15 districts.
- D’une ville qui ressemble plus à une communauté urbaine mais sans ses avantages dont, entre autres, l’autonomie de ses composantes.game de municipalités qu’à une agglomération unifiée. Une ville composée de 7 municipalités, trois urbaines et 4 rurales, qui avaient, du moins pour trois d’entre elles, les infrastructures municipales requises pour répondre aux demandes dans, entre autres, les secteurs résidentiels, commerciaux, industriels et institutionnels. Alors, comment arriver à une vraie ville ou chaque secteur devrait avoir sa vocation spécifique. Le schéma d’aménagement que le MAMH impose à chaque municipalité aurait dû répondre à cela. Bien au contraire! En plus d’attendre 7 ans avant de le concevoir, la première administration a tout simplement révisé le schéma d’aménagement de l’ancienne MRC du Fjord du Saguenay datant de 1998, composé des municipalités fusionnées et de 13 autres municipalités rurales en périphérie. Comment peut-on s’imaginer que l’ossature d’un schéma d’aménagement d’une telle MRC peut servir de base pour cette nouvelle ville. En 2020, les élus ont amorcé une deuxième révision qui n’est qu’une continuité de la première.
- D’une ville tellement divisée socialement et physiquement que les partis politiques ne réussissent pas à s’implanter. Le directeur général des élections nous apprend qu’en 2020, 80 % des municipalités de plus de 50 000 habitants ont au moins un (1) parti politique et près de 75% des candidats élus en 2017 étaient des membres d’un parti politique. De plus, 59 municipalités de moins de 50 000 habitants se partagent 84 partis politiques. Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, MAMH, encourage fortement la formation des partis politiques. Pourtant, ici au Saguenay, la majorité des médias et des citoyens considèrent que les partis politiques n’ont pas leur place sur la scène municipale. Pourquoi pensez-vous que je doive me présenter indépendant alors que je suis moi-même un cofondateur et le premier président d’un parti politique. Tout simplement parce que les causes que je défends ne sont pas rentables politiquement pour tout parti qui veut faire le plein de candidats dans chaque arrondissement.
- D’une ville qui a perdu près de 2 300 habitants depuis 2002 alors que des villes de population équivalente ont gagné de 22 000 à 42 000 occupants. La désindustrialisation dans l’industrie du papier et la rationalisation sans compensation dans l’industrie de l’aluminium en sont les principales conséquences. Les autres villes ont vécu les mêmes situations et elles ont quand même se relever
- D’une ville qui a englouti, depuis 2002, des dizaines de millions de dollars pour beaucoup de projets qui ne lui apportent aucune richesse, que ce soit le quai d’escale, la Place du citoyen, la rénovation de l’Auditorium Dufour qui a couté le prix d’un amphithéâtre neuf, la desserte ferroviaire et le parc industrialo portuaire où on a investi des M$ dix ans trop tôt, l’accès à l’Aéroport de Bagotville et le parc aéroportuaire qui est un échec depuis sa création. Sans compter tout l’argent dépensé pour renflouer les pertes d’opération et d’investissements dans Diffusion Saguenay et aux 60M$ à venir relatifs au déficit actuariel des fonds de pensions des employés municipaux.
- Enfin, d’une ville qui n’a pas encore identifié la vocation spécifique de chacun de ses secteurs. On est demeuré statique, comme si chaque ancienne ville devait continuer à jouer le même rôle qu’avant la fusion. Vlan! Chaque arrondissement doit avoir son centre d’information touristique, son centre-ville et son parc industriel; chaque secteur doit avoir le même système de transport en commun, les mêmes pistes cyclables même si certains secteurs ne s’y prêtent pas.
Un sérieux retour en arrière s’impose: a-t-on choisi le bon regroupement pour canaliser les efforts de chaque communauté à participer aux biens collectifs et économiques de toute la région du Haut-Saguenay?
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