Si jamais… je dis bien si jamais la technologie Elysis fonctionne un jour ce ne sera sûrement pas au Saguenay-Lac-St-Jean qu’on pourra en bénéficier. Les représentants de Rio Tinto sont catégoriques : il est fort peu probable que les usines régionales puissent se convertir à cette nouvelle technologie devant les coûts exorbitants d’une telle conversion. Tout au plus la ville d’Alma sera l’hôte d’une petite usine de démonstration pour vendre la technologie ailleurs. Les composants stratégiques (en céramique) pour le système Elysis sont déjà fabriqués aux USA pour alimenter la recherche actuelle. Vous pensez bien que l’entreprise qui a le contrat aura une avance insurmontable sur ses concurrents potentiels qui sont ailleurs qu’au SLSJ puisqu’aucun fabricant de céramique industrielle n’y a pignon sur rue.

Cette technologie, si elle fonctionne, ne sera probablement pas disponible avant 2035. S’il faut attendre après le Messie Elysis pour obtenir une nouvelle usine de classe mondiale (500 000 à 1 000 000 de tonnes métriques par année) la région aura le temps de perdre des emplois et pire encore de perdre le savoir-faire pendant que Rio Tinto se remplira les poches en vendant à Hydro-Québec son énergie excédentaire. Pendant ce temps Alba, qui produisait au Barhain 1 million de tonnes par année, a ajouté à la fin de 2019 une 6e ligne de production dont la capacité est de 600 000 tonnes. En 2019, il y avait déjà 18 alumineries d’une capacité de plus de 1 million de tonnes dont deux en Russie, une en Inde, trois au Moyen-Orient et les autres en Chine.

Je le répète, tout ceci est de la fumisterie. Le marché de l’aluminium est et restera florissant. L’aluminium vert on l’a déjà en utilisant de l’énergie verte. Oui, on doit diversifier notre économie et on le fait déjà. En 1970, il y avait environ 600 ingénieurs dans la région et la majorité travaillait pour Alcan et les papetières. En 2021, le SLSJ en compte 1 929 et la très grande majorité ne travaille pas pour ces grosses entreprises. Voilà un indicateur de diversification économique. Toutefois, c’est avec les grosses entreprises que beaucoup d’entre elles ont développé une expertise en biens et services maintenant exportable mondialement. Il ne faut donc pas négliger l’importance des Rio Tinto dans une région « éloignée » telle la nôtre.

C’est donc avec la plus grande vigueur que nos élus des trois paliers de gouvernement, nos entrepreneurs et nos commerçants devraient se manifester pour réclamer notre dû :  une nouvelle usine qui doit alimenter des usines de transformation secondaire, entre autres pour la fabrication de câbles ou de tôles.

Et alors le gouvernement pourra à juste titre affirmer qu’il soutient la région pour le créneau d’excellence qu’il lui a lui-même attribué il y a plusieurs années. ce qui avait créé beaucoup d’espoir dans la région. Elle pourra ainsi revendiquer le titre de « Vallée de l’aluminium » et circuler sur son « Autoroute de l’aluminium » sans être ridiculisée.

La région qui a connu une décroissance depuis 1995 a droit à un meilleur sort.

Avez-vous compris Monsieur Fitzgibbon? Au gouvernement du Québec de laisser de côté les phrases vides et de mettre ses culottes dans ce dossier.

Dossiers connexes:

Un commentaire sur “L’aluminium vert d’Elysis, pas pour nous!”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *